Se sentir bien chez soi est important, mais se sentir en sécurité dans son intérieur est primordial. Le besoin de sécurité est un besoin primaire selon la pyramide de Maslow. Si ce besoin (positionné en 2eme, après les besoins physiologiques – manger, boire, dormir) n’est pas réalisé, il n’est pas possible d’accéder aux autres besoins : besoin d’appartenance, d’estime, et d’accomplissement.

Quand on se sent en sécurité, on lâche prise, ce qui permet un réel repos. Et, un intérieur qui nous permet de nous poser, de nous reposer, d’être nous-même, de se sentir en sécurité, participe à notre bien-être.
Notre cerveau ressent avant de comprendre
Vous entrez dans une pièce et immédiatement, vous vous sentez apaisé, bien, ou au contraire mal à l’aise, mais sans savoir pourquoi. Ce ressenti est capital, et ce n’est pas un hasard. Avant que notre esprit ne décrète quelque chose, notre cerveau primitif réagit à son environnement : l’agencement, la lumière, les formes et les flux dans l’espace. C’est ce qu’étudie la neuroarchitecture : la façon dont l’environnement dialogue avec notre cerveau.
Le besoin ancestral de sécurité
Depuis l’arrivée des premiers Hommes, l’objectif était le même : se protéger. Nos ancêtres vivaient à l’extérieur, exposés aux prédateurs, à la météo, au froid… Leur survie dépendait de leur capacité à repérer les dangers, à choisir un abri sûr pour se mettre en sécurité. Un lieu protégé mais ouvert sur l’extérieur leur permettait de contrôler la venue d’un danger (une grotte ou un rocher en surplomb). Cette mémoire est enracinée dans notre cerveau reptilien, c’est ce qu’on appelle la mémoire cellulaire.
Aujourd’hui encore, même si nos sociétés ont beaucoup évolué, ce mécanisme est toujours le même : lorsqu’un espace nous paraît ambigu, notre corps déclenche une forme de vigilance car il ne contrôle pas assez son environnement et se sent en insécurité. Une position où on ne contrôle pas qui rentre et qui sort de la pièce, une lumière trop faible, un espace encombré… autant d’exemples qui envoient un message à notre cerveau. Quand, au contraire, l’espace est fluide, clair, ouvert sur l’extérieur, on se sent en maîtrise de l’espace, protégé.
Le besoin de contrôler son territoire
Plus qu’un simple besoin de sécurité, il s’agit d’un besoin profond de maîtriser son territoire. Il faut garder à l’esprit que nous sommes des mammifères, et que, comme beaucoup d’autres animaux, nous sommes territoriaux. Autrefois, notre territoire était associé à notre survie : savoir ce qui s’y passe, d’où vient le danger, quelles sont les issues. Aujourd’hui, notre maison = notre territoire. Quand l’aménagement ne nous permet pas de “voir”, de “prévoir”, de “définir” notre espace, une tension peut naître.
- Être assis dos à la porte ? Le cerveau l’interprète comme un manque de contrôle sur le territoire, un danger possible qui pourrait nous attaquer à tout moment, ce qui crée un stress.
- Être dans une pièce sans issu ni repère ? Le sentiment d’instabilité augmente, on ne peut pas fuir en cas de « danger ».
- Un mobilier qui « flotte », mal défini, pas assez ancré ? Le territoire devient flou et nous impacte.
Ainsi, en tant que décoratrice holistique, mon rôle est de re-donner à chaque habitant le sentiment d’être à la fois protégé et maître de son espace.

Aménager pour la sécurité et la maîtrise de l’espace
Voici quelques principes tips que je vous partage pour vous sentir plus en sécurité chez vous, moins stressé, plus apaisé :
- Position du mobilier : privilégier une assise (canapé, fauteuil, bureau) tournée vers la porte ou une fenêtre. Cela permet de voir le « danger » arriver et de déclencher un sentiment de calme.
- Délimitation douce des zones : plutôt que de cloisonner totalement, vous pouvez créer des zones définies grâce à la lumière, les textures, les couleurs, un tapis. Cela crée un espace fluide mais structuré.
- Circulation dégagée : un chemin visuel clair (rien entre la porte et une fenêtre), sans obstacle, donne au cerveau le message “je peux bouger, je peux sortir, je peux fuir si besoin”.
- Lumière naturelle + ouverture sur l’extérieur : comme nos ancêtres qui avait vu sur l’extérieur uniquement par une ouverture (l’entrée de la grotte), le fait de voir l’extérieur, ou d’avoir de la lumière naturelle, renforce l’ancrage et la sécurité.
- Choix de matières, textures et formes : C’est ce qu’on appelle des ondes de formes. Les formes arrondies sont propices aux moments de détente, tandis que les lignes droites et les matériaux épurés sont destinés aux zones actives.
Transformer son intérieur = transformer son état d’esprit
Parfois, un « petit » changement peut faire beaucoup. C’est ce que j’ai vécu avec un enfant d’une dizaine d’années, qui cauchemardait toutes les nuits. J’ai simplement conseillé à sa maman de changer la position de son lit, pour lui permettre de mieux contrôler son territoire, et cela a été fini : il dort enfin sans cauchemars, c’est un immense changement pour lui.
C’est cela, que je veux vous montrer : changer un détail chez vous peut suffire (déplacer une assise, désencombrer, modifier la lumière, ajouter une plante près d’une fenêtre… ). Ces ajustements réactivent le message implicite de sécurité et de maîtrise : « Oui, je suis bien ici. Mon espace, mon territoire, est mon allié. »
Quand l’espace redevient harmonieux, que le territoire est clair et accueillant, les habitants respirent mieux, l’énergie circule, les émotions se stabilisent. Des meubles bien positionnés permettent :
- pour un lit ou un canapé : de réellement lâcher prise, permettant ainsi au corps et à l’esprit un vrai sommeil réparateur
- pour un bureau : d’être plus concentré, et donc plus productif

Conclusion
Votre maison n’est pas simplement “belle à voir”. C’est votre territoire, qui doit vous permettre de lâcher prise, et d’être pleinement en sécurité pour le meilleur épanouissement possible . Et pour cela, votre cerveau, héritier de nos ancêtres préhistoriques, a besoin de deux choses : sécurité et maîtrise de son espace.
Vous ressentez que votre espace pourrait mieux vous servir ? Je vous accompagne pour observer, comprendre et transformer vos lieux afin qu’ils nourrissent votre bien-être et votre énergie — parce que votre intérieur mérite d’être un allié.
