La slow deco, kesako ?

Pour certaines personnes, c’est un style de décoration, au même titre que la décoration bohème, vintage ou scandinave. Mais ce n’est pas du tout le cas, dans un monde où tout va (trop) vite et où les tendances se succèdent à un rythme effréné, la slow deco s’inscrit comme un renouveau, avec une philosophie bien éloignée de la surconsommation. En effet, inspirée par le mouvement slow life, cette approche de la décoration privilégie la qualité, la durabilité, et une connexion plus profonde avec notre environnement intérieur. Je vous expose ici les principes de ce mouvement, ses avantages, comment l’adopter chez soi, mais également les limites de ce mouvement.

La slow deco : ralentir pour un intérieur durable et conscient

Le terme « slow » est apparu dans les années 1980, en réaction à la montée des fast-foods et à la standardisation de la consommation. Le mouvement slow food, lancé en 1986 en Italie, a été une réponse directe à l’ouverture d’un McDonald’s à Rome. Ce mouvement prônait un retour à une alimentation locale, respectueuse des traditions et de la biodiversité, en fonction des saisons, en opposition à la rapidité et à la superficialité des repas pris « sur le pouce » dans les fast food. Le succès de cette initiative a rapidement inspiré d’autres secteurs de la vie quotidienne, donnant naissance au mouvement slow qui s’étend à de multiples domaines comme le voyage (slow travel), la mode (slow fashion), et plus récemment la décoration intérieure, avec la slow deco.

Pourquoi la slow deco ?

Face à la surconsommation et à la production de masse dans le domaine de la décoration, la slow deco s’impose comme une alternative moins polluante, plus responsable et durable. Elle encourage à ralentir et à réfléchir à nos choix décoratifs, à y apporter plus de conscience. Au lieu de suivre aveuglément les tendances éphémères et de multiplier les achats impulsifs, la slow déco invite à privilégier des objets de meilleure qualité, durables et souvent faits main.


Ainsi, on valorise l’artisanat, les matériaux naturels et les pièces de seconde main, avec une histoire. En apportant plus de sens à notre décoration, on crée des espaces qui reflètent notre personnalité, tout en respectant l’environnement et en soutenant des pratiques éthiques. C’est une philosophie qui met l’accent sur la qualité plutôt que la quantité (le fameux « moins mais mieux »), tout en prônant la simplicité et l’authenticité.

Les principes clés de la slow deco

Durabilité et qualité

La slow deco privilégie des objets durables, conçus pour résister au temps et aux tendances. Meubles en bois massif, textiles naturels comme le lin ou le chanvre, et matériaux comme la pierre ou la céramique sont au cœur de cette approche.

Artisanat et authenticité

Elle encourage l’achat de pièces artisanales ou faites main, souvent issues de productions locales. Cela permet d’avoir un intérieur unique et chargé d’histoire, tout en soutenant des artisans et créateurs.

Respect de l’environnement

La slow deco cherche à minimiser l’impact environnemental, non seulement en achetant moins, mais également en utilisant des matériaux écologiques et en favorisant le recyclage, le réemploi, la seconde main et la transformation de meubles anciens ou d’occasion.

La personnalisation de son intérieur

Loin de la standardisation des intérieurs modernes (on a tous vu sur Instagram des intérieurs beiges sans aucune personnalité), ce mouvement prône des espaces personnalisés, où chaque objet a été choisi avec soin. Il s’agit d’une décoration évolutive, construite au fil du temps.

Les limites et contraintes de la slow deco

Malgré tout les points positifs cités plus hauts, la slow deco a quelques limites, et comme tout nouveau mouvement, certains en profitent pour maximiser leurs profits :

Le coût plus élevé

Privilégier des pièces de qualité ou artisanales peut s’avérer coûteux. Contrairement aux objets bon marché issus d’une production industrielle, les articles durables et faits main ont souvent un prix plus élevé (mais c’est aussi ce prix qui permet aux artisans de vivre décemment de leur travail).

Accessibilité des produits

Selon l’endroit où l’on vit, il peut être difficile de trouver des objets artisanaux ou écologiques, notamment en dehors des grandes villes, ce qui peut aussi entraîner des délais d’attente. Construire un intérieur en accord avec les principes de la slow deco demande du temps : réfléchir à chaque achat, restaurer des meubles ou chercher des pièces uniques peut être décourageant pour ceux en quête de rapidité.

Risque de surconsommation déguisée

Bien que la slow deco incite à acheter moins, elle peut devenir une excuse pour surconsommer sous couvert de « qualité » ou de « durabilité » de l’objet. La création de chaque produit consomme des ressources de la Terre, parfois non renouvelables, ainsi que de l’énergie (pour la création de l’objet, son transport, etc). Ainsi, le piège est d’accumuler trop d’objets décoratifs, même s’ils sont éthiques : il vaut mieux un article moins durable en plastique, que trop d’objets slow deco.

Greenwashing

Certaines marques surfent sur la tendance slow pour vendre des produits prétendument écoresponsables, mais qui ne le sont pas réellement (voire pas du tout). Il est essentiel de vérifier les certifications et les pratiques de production ; mais ce n’est pas toujours facile à déceler. Certaines marques de fast déco ont créé leur propre référentiel soi-disant écologique (en décidant eux-mêmes des critères de ce label et des informations transmises aux consommateurs), difficile dans ces cas-là de déceler le vrai du faux (ou alors, en faisant appel à une décoratrice écoresponsable dont c’est le métier 😉). On retrouve également des faux objets artisanaux, crées de manière industrielle à grande échelle, et comprenant volontairement avec des « défauts » (pour simuler le travail à la main), pour tromper les acheteurs.

Conclusion

La slow deco est une manière plus consciente, durable et personnelle d’aménager son intérieur. Elle permet de ralentir, de privilégier la qualité sur la quantité, et de créer des espaces authentiques en harmonie avec nos valeurs. Cependant, cette approche présente aussi des défis, notamment en termes de greenwashing. Pour l’adopter pleinement, il est crucial de s’inscrire dans une démarche progressive et réfléchie, loin des excès de consommation, même éthique.
Si vous avez besoin d’aide pour décorer votre intérieur en conscience, si vous préférez être accompagné pour sélectionner les vrais objets slow déco, respectueux de l’environnement et de l’être humain, contactez-moi, je serai ravie de vous aider dans votre projet !

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